Nous nous sommes donc mis en mode solutions. M. Tessier s’est empressé de contacter Maryse Boulet, une de nos guides chevronnées.Connaissant bien plusieurs « State Trooper » ou policiers d’État, elle a tenté de trouver une façon de détourner les routes fermées. Miracle! Nous apprenons que l’autoroute 91 demeure accessible. Mais ce n’est pas si simple : il nous faut changer le trajet des autocars pour traverser les douanes américaines de Stanstead plutôt que celles de Lacolle. Le temps nous presse et le nouvel itinéraire prendra une heure de plus que l’original, sans compter les ralentissements dus à la tempête elle-même.
15 h. Nous avons appelé du renfort. Collègues et amis sont venus prêter main-forte pour tenter de rejoindre tous les clients afin de les informer que leur départ était devancé. Quelques heures à peine nous séparent du premier départ et nous devons nous assurer d’avoir rejoint tout le monde sans exceptions, sinon, quelqu’un va manquer sa croisière! Appels téléphoniques à la chaîne, courriels d’urgence… nous tentons le tout pour le tout afin de rejoindre les 108 clients qui doivent monter à bord de nos autocars.
L’opération se déroule finalement plutôt rondement. Nous réussissons à contacter pratiquement tout le monde. Certains de nos clients nous offrent d’appeler eux-mêmes le reste de leur famille ou compagnons de voyage, ce qui nous facilite beaucoup la tâche. Après plusieurs heures de travail intensif, certains de nos autocars étaient sur le point de prendre la route vers New York. Pourtant, une de nos clientes n’avait toujours pas donné signe de vie. Nous avons appelé chez elle, chez sa fille, laissé des messages puis rappelé encore. Nous étions morts d’inquiétude ne sachant pas si cette dame aurait l’information à temps pour son départ.
Nous avons donc quitté nos bureaux près de deux heures suivant l’heure officielle de fermeture, en transférant les appels sur le téléphone personnel de M. Tessier, pour être certains de ne rien manquer en cas d’urgence. C’est avec grand soulagement que j’ai reçu un message texte de mon patron vers 21 h me disant que la dame en question venait de monter à bord de l’autocar sans aucun retard. Nos autocars sont arrivés à New York aux environs de 7 h 30 le lendemain matin. Nos clients ont donc pu rejoindre paisiblement et sans embuches leur navire pour profiter de leurs vacances bien méritées. Quant à nous, la fierté d’avoir réussi à surmonter cette désagréable surprise de dame nature nous a donné un bon petit coup de pouce pour reprendre une autre semaine de travail. Nous savons maintenant que ça en prendra beaucoup pour nous arrêter!
Joyeux hiver à tous!